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jeudi 11 février 2010

Atteindre la ville de UYUNI point de départ pour le salar.

SANTA CRUZ alt 400 m.
C’est par la route 4 (La Panaméricaine) que nous entamons ce périple, nous traversons le parc Amboro, la végétation est luxuriante, les bords de route fleuris (bougainvilliers, hibiscus, frangipaniers) des arbres comme le Kapuli qui mesure jusqu’à 8 m de haut, des plantes grasses gigantesques, par ci par là éparpillées, quelques petites maisons en briques au toit de chaume, dans le fossé le cochon fouille pour trouver sa nourriture. Çà ressemble étonnamment à Cuba ! (Voyage en 1999)
Après 80 km de piste et de route, en pleine montagne, nous stoppons pour la nuit dans un "alojamiento" rudimentaire.
Rien de sensas la chambrette (un lit, une douche froide, un wc)
Le dîner est simple, il en sera ainsi presque tous les soirs, nous apprenons qu’ici on mange pour vivre et non pour le plaisir !!! (Soupe de quinoa ou baigne des légumes et quelques débris de viande, maté d’anis ou coca)
BERJEMO alt 415m / SAMAIPATA 45 km (alt 1650 m) Samaipata (repos d’altitude en quechua)
Pour y parvenir nous passons un col à 2000 m (15 km de montée régulière, moyenne 10,8 km/h.) région d’agriculture et d’élevage, tapis de verdure, çà sent bon la campagne ! Nous prenons deux jours de repos dans ce petit village ou il fait bon vivre, idéal pour s’acclimater progressivement à l’altitude. Lors d’une balade, nous sommes interpellés en français par un petit garçon, il vit ici avec sa maman, il nous parle de la France, de la Haute Savoie ou il aime aller en vacances chez ses grands-parents. En soirée, il nous quitte à regret, nous lui promettons de le revoir le lendemain.
SAMAIPATA / MATARAL 71 km
Départ sous un petit crachin breton, route asphaltée longeant le rio Piray, peu de circulation, les chauffeurs sont courtois, le chant des oiseaux et les magnifiques papillons nous accompagnent, nous baignons dans le bonheur !
MATARAL / VALLEGRANDE (alt 2030 m)
La route des cactus , elle nous a été conseillée à Mataral le 1er Avril par un couple de français demeurant depuis 6 ans à la Higuéra. (village ou a été abattu le Ché ( Ernesto Chéguevara ) Confiants, nous nous sommes engagés sur cette piste seulement praticable la première heure ….après la galère, au fil des km la piste ne s’améliore pas, tantôt de la pierraille, tantôt du sable et de la poussière, pas d’échoppes pour se ravitailler, bref 54 km en 11 h ( 2 cols à + de 2000 m en poussant le tandem ! ) à la tombée de la nuit, nous arrivons fourbus à Vallegrandé ( ville ou a été inhumé le Ché le 9 /10/1969 )
Le coucher de soleil sur l’Altiplano aux sommets enneigés est magique, ce soir nous réalisons vraiment que nous sommes en Amérique Latine.
Le 3 avril
Au petit matin, dans le village, nous cherchons et demandons la direction de Sucre . Quelle surprise !
Nous comprenons vite qu’il n’existe pas de route asphaltée, pas de transport, la seule solution retourner à Mataral ce qui veut dire encore galérer et perdre une journée, alors toute la matinée nous cherchons une solution, les villageois se concertent pour sortir ces pauvres cyclos de la m… Les chauffeurs de taxis refusent, la piste est en trop mauvais état. Deux jeunes viennent discuter tarif avec nous, ils sont prêts à nous transporter à Tarabuco à 230 km de là moyennant 100 $ risques compris !!!
A midi , le tandem est hissé sur la galerie de la Toyota, achat de quelques en cas, boissons, feuilles de coca pour les chauffeurs. En route pour 11 h de voiture dans des conditions difficile à décrire, chemin sinueux, bordé de ravins, heureusement le rio est asséché, nous devons descendre de la voiture pour enlever les énormes pierres qui bloquent le passage, lors des nombreux arrêts, nous restons près de la voiture, toujours un œil sur nos chauffeurs, nous avons peur qu’ils nous larguent en pleine montagne emportant tandem et sacoches, à la tombée de la nuit, nous sommes anxieux, le chauffeur parfois s’endort au volant, pour se stimuler il mâche des feuilles de coca qu’il mélange avec un peu de chaux, il nous explique que ce mélange active l’effet recherché, ses dents et ses lèvres deviennent vertes, ses yeux sortent de leurs orbites. Pour combattre le stress, la peur, on chante avec nos deux acolytes.
Ouf ! A minuit on aboutit sur une grande route bitumée avant d’entrer dans le village de Tarabuco.
Le gardien de l’alojamiento, nous ouvre la porte d’une chambre ou gît 4 paillasses… encore une fois il faut faire avec …nous apprécions le confort de nos duvets.
A 8h du matin nous refaisons surface. Après une pareille aventure, une journée de repos est indispensable comme la douche chaude aux bains publics côté *gringo (nom donné aux touristes). Nous sommes étonnés de trouver l’endroit clean !
TARABUCO, c’est jour de marché, les indiens de différentes ethnies sont venus de leur village pour vendre ou acheter, ils portent le costume traditionnel aux couleurs flamboyantes, les hommes ont de drôles de chapeaux (répliques des casques des conquistadores) les femmes portent 7 jupons (polleras) aux tons variés et un chapeau melon d’où sort une ou deux grosses et longues tresses de cheveux noirs. Elles portent souvent sur leur dos, serrés dans des mantas Les feuilles de coca se vendent comme des petits pains tout comme les écheveaux de laine multicolores, quelques mendiants quémandent de la nourriture ou quelques bolivianos, une femme veut nous vendre son bébé âgé de quelques jours, nous apprendrons plus tard que l’orphelinat de SUCRE recueille ces petits non désirés ! Les couples de paysans ont entre 12 et 15 enfants, en ville, la moyenne redescend jusqu’à 6.
A la tombée de la nuit, les camions, les bus partent laissant cette bourgade sans vie.
Lundi 5 .TARABUCO /SUCRE 68 km (moyenne 12,78)
Le ciel est couvert, un orage a lâché des petits tas de grêlons, le raidillon à la sortie du village nous coupe le souffle, nous abordons la montée du col en douceur, là haut à 3404m se dresse la cordillère avec ses teintes bleutées, vertes, le paysage est grandiose. Un Aymara n’apprécie pas que j’immortalise le paysage, en voyant l’appareil photo, il me menace avec une énorme pierre, surpris par l’arrivée d’une voiture, il lâche prise ! Nous sautons vite fait sur le tandem et dévalons le col à toute vitesse.
Ce jour, nous passons 5 cols  entre 2900 et 3400 m, le sorochipille s’avère efficace, le souffle est court, les jambes un peu en coton mais pas de maux de tête durant l’effort.
Nous pénétrons dans une immense forêt d’eucalyptus puis le bidonville de SUCRE ou règne une saleté repoussante avant de plonger sur la ville blanche à la douceur de vivre …à 2700m d’alt.
SUCRE ville Universitaire ensoleillée est Patrimoine de l’humanité depuis 1991 donc à l’abri des bétonneuses ! 
Trouvant en plein centre ville un hôtel charmant, nous décidons de poser nos sacoches pendant 4 jours. Pour le même prix le tandem partage notre chambre (90 bols la nuitée). Le coût de la vie est très bon marché principalement les repas, certes peu variés : du poulet, frites, soupe au quinoa pour 6 bols 
Le premier jour, nous déposons notre linge à la lavanderia (blanchisserie) ensuite nous allons au bureau de Migration faire valider nos passeports pour 30 jours.
Le reste du temps est consacré aux visites.
Nous découvros la splendide Cathédrale qui abrite une Vierge en or incrustée de milliers de diamants et pierres précieuses. Parfois, ici on parle de vendre ce trésor pour payer les dettes de la Bolivie !
Le musée du folklore, dont l’entrée est gratuite est ouvert depuis un mois. Lorsque nous le visitons, dans une immense salle peu éclairée jaillissent d’impressionnants masques de carnaval représentant toutes les ethnies de Bolivie / Pérou.
Une visite s’impose à la Faculté de Droit un des plus remarquables monuments d’Amérique Latine.
Nous terminons par la foire gastronomique, dégustons pommes, cidre, ratafia, fromages des montagnes, maïs grillés.
Jeudi 8 SUCRE / POTOSI (alt 4100m)
58 km - 16,52 moy. Nous pédalons paisiblement entourés de champs aux formes géométriques couvrant les collines et passons 3 cols de 2453 à 2978 m.
Arrivée à Miralés pas d’hébergement, la prochaine localité importante est à environ 25 km avec encore un col à franchir, donc impossible d’y parvenir avant la nuit !
Nous avons recours au stop, dans un VW pick-up bâché de 1975, nous nous entassons avec *les 6 autres passagers + le tandem, les sacoches… (* parents + 4 grands enfants, famille aisée qui bénéficie du week-end pour se rendre dans un complexe touristique à la lagune de Parapaya)
A pareille altitude, le véhicule surchargé s’étouffe régulièrement, les arrêts sont fréquents, nous en profitons pour photographier les paysages. Durant le trajet nous faisons plus ample connaissance avec cette sympathique famille de Sucre.
Au fil des kilomètres approche le Cerro Rico à 4920m, montagne riche car de ses entrailles depuis le XVIè siècle on extrait l’argent. Exploitation intense, 10000 galeries, difficulté du travail, mal des montagnes + empoisonnement dues aux vapeurs de mercure = 6 millions de morts.
Aujourd’hui, le travail continue comme autrefois, 6500 enfants travaillent à la mine, souvent pour remplacer le père malade ou décédé (silicose). Revenu moyen pour une famille de 5 personnes = 75 € / mois.
Pas envi de visiter une mine, il paraît que c’est terrifiant, passage dans des trous de rats, sécurité non garantie en + je suis claustrophobe ! Le Cerro Rico surplombe la ville la plus haute du monde. POTOSI.
Nos hôtes nous abandonnent devant un hôtel, nous leur promettons d’aller déjeuner avec eux le lendemain.
La route asphaltée conduisant à la lagune est un vrai régal, elle traverse des gorges aux teintes ocre et rouges et surtout çà descend pendant 25 km. Nous rencontrons les premiers troupeaux de lamas, ils s’approchent sans crainte, peut-être étonnés de voir un tandem !
Le surlendemain, nous flânons dans cette vieille ville coloniale, escortons la procession du Vendredi Saint dans une ambiance carnaval pour promener le christ sur la croix, fanfare, confettis jusqu’à l’entrée de l’église
.
Le catholicisme a pris une grande importance dans la vie indienne…sans chasser la religion du soleil.
Nous percevons les premiers signes du soroche, nous sommes très fatigués, pouls rapide, au moindre effort survient des quintes de toux, quelques comprimés, et repos obligatoire de deux jours !
Dimanche 11 POTOSI / UYUNI en micro bus.
Le tandem est hissé sur la galerie, au passage, il écope quelques égratignures.
Le bus empreinte une piste moyennement bonne, 240 km à travers des vallées, des oasis nichés entre les sommets, dans des canyons impressionnants, bref la beauté des lieux gomme la fatigue des interminables heures de bus.
UYUNI est le point de départ pour effectuer en 4 /4 des excursions sur le grand lac salé de 12000km2.
85 La ville est en effervescence, il n’y a plus de carburant, les grévistes ont bloqué l’arrivée des camions citernes, les tours opérateurs ont annulé les départs. Durant trois jours, nous errons dans cette ville fantôme ou il n’y a rien à voir si ce n’est le cimetière des trains ou gît depuis 150 ans un amas de ferraille, locos rouillées au milieu de détritus, original ???
Mardi 13 nous déposons sacoches et tandem à l’agence et prenons place à bord d’un 4X4, nous partons pour 4 jours, 3 nuits dans le salar.
Nous découvrons un monde bizarre ou le ciel et le sel se confondent. Il y a des millions d’années, la terre s’est soulevée formant les Andes, un morceau de mer est resté piégé, l’eau s’est évaporée, reste donc cette immense étendue de sel épaisse de + 40 m, aveuglant ! Silence assourdissant, rien ne vit, paysages surréels.
Arrêt sur l’Ile de Pescado, un vaisseau fantôme sur cet océan irréel ou des milliers de cactus se dressent allant jusqu’à 12 m de haut. Le lendemain cap sur les lagunes toutes plus sublimes les unes que les autres : Canapa avec sa colonie de flamants roses à pattes bleues, et Héliouda celle dont la couleur varie selon l’orientation du soleil.
Entre les lagunes, le désert de Siloli d’anciennes coulées de lave géantes érodées par les vents.
Le dernier jour, nous nous levons à l’aube, recroquevillés dans le 4X4 sous plusieurs épaisseurs de vêtements.
Nous passons un col à 5200 m pour regagner les geysers à 4850m, ils fonctionnent à l’heure où blanchit la campagne.
Décor lunaire d’où s’échappe une vapeur sulfureuse avoisinant les 200 °, nous restons là quelques minutes pour contempler cette vision magique qui sort des entrailles de la terre, une heure plus tard nous prenons un bain chaud dans la lagune de Polques, nous terminons par le sud du désert de Lipez ou la magique lagune Verde laisse refléter dans ses eaux émeraude le sublime volcan Licancabur à 5920 m. Couleurs somptueuses et multiples des lacs surplombés de montagnes aux teintes rouges.
La dernière nuit se passe chez l’habitant, enfin un peu de confort, douche, et dîner correct.
Le lendemain, nous rentrons au plus court, le chauffeur est épuisé, nous aussi !
La nuit suivante, nous la passons dans le train ; 350 km pour rejoindre Oruro grand centre minier traitant l’étain.
Ville située à 4000 m d’alt à la lisière de l’Altiplano.

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