MERCREDI 13 OCTOBRE : BONJOUR LA JORDANIE
Nous quittons le chic hôtel et la ville de Dar’a , une
dizaine de km plus loin, nous passons le guichet Syrien qui nous taxe
16€, le guichet suivant nous prend 3€ pour ??? Bakchich…le suivant
encore 16€ et bien NON …faut pas exagérer ! En voyant Tigrou, l’employé
met le coup de tampon et nous fait signe de nous en aller...Nous
quittons en règle le sol Syrien. Quatre km
plus loin, des files de voitures remplies de victuailles attendent pour
passer en Jordanie, nous on grille toute la file et on se retrouve en
tête devant le guichet pour obtenir nos visas .Tout se passe bien, le
tarif a augmenté, le visa est passé à 2O€ au lieu de 12. Au bout d’une
demi-heure, visas en poche, nous posons nos roues dans ce pays, royaume
qui à la taille du Benelux ou bien un sixième de la France .


Les ¾ du pays sont envahis par le désert. La
capitale est Amman, c’est de là que nous envolerons le 11 Nov. La
population de ce pays est d’environ 6 3OO OOO hab, la monnaie est le
dinar jordanien 1 DJ = 1 €, pour payer cela va nous simplifier la vie !
Ce royaume est gouverné par le roi Abdallah II né en 1962, il a succédé à
son père le roi Hussein en 1999.La Jordanie est coincée entre 2 mers
l’une Rouge, l’autre Morte.
Nous
commençons par le circuit des Cités de la Décapole, nous en
découvrirons 4 : Gadara Pella, Jérash, Amman. En attendant, nous voici
tout près de la frontière Israélienne, nous ne cherchons pas
à nous en approcher de trop, nous suivons la vallée du Jourdain, ce
fleuve est formé de torrents qui prennent leur source sur le versant
Libanais du Mt Hermon. Il traverse le lac de Tibériade et va se perdre
dans la mer Morte au terme d’un parcours de 36O km.
Quelques
km de parcourus sous 40° et une camionnette s’arrête, elle transporte
des caisses de boissons divers, le chauffeur nous tend 2 Pepsi et 1,5 l
d’eau, ce n’est pas très frais mais de toute façon avec cette forte
chaleur, nous devons boire.
Un peu
plus loin, au milieu de luxueuses villas, un camp de bédouins avec un
troupeau de dromadaires, c’est assez choquant mais tout le monde
cohabitent bien .
Pas
de différence avec la Syrie concernant les tonnes de détritus repartis
dans les champs , sous les oliviers, dans les fossés . Abominable ! A 14
h, nous sommes installés à l’hôtel à Irbib ou nous nous reposons .
Ce jour petite étape de 38 km déniv 278 m.
JEUDI 14. IRBID / UMM QAÏS / PELLA 65 km Déniv 525 m.
A
9h, déjà 32 ° nous avons aussi chaud que la première quinzaine en Syrie
.Il faut grimper pendant 15 km pour sortir de la grande ville d’Irbid,
après le paysage devient sauvage, la route en balcon est bordée de
roches grises, nous apercevons malgré la brume de chaleur le plateau du
Golan, et à notre gauche le lac de Tibériade et la ville du même nom.
A Umm Qais ,nous cassons la croûte avec des vrais
yaourts… enfin ! le boulanger nous offre 2 galettes de pain , ensuite
visite du site qui se trouve à flanc de colline, on grimpe encore à pied
…nous marchons sous le soleil à travers cette cité antique de Gadara, quelques photos du théâtre, basilique, on commence a avoir une indigestion de pierres…
Au
parking , 7 camping-cars français , les propriétaires anéantis par la
chaleur daigneront sortir de leur engin ! Nous avons pourtant tenté une
approche ! Nous avons continué notre route qui est sous haute mais
discrète surveillance, au contrôle nous montrons par 2 fois nos
passeports, puis par de beaux lacets nous sommes arrivés dans la vallée
du Yarmouk ou le climat est tropical, nous sommes passés à moins 15O m
sous le niveau de la mer, cette région permet la culture des bananes,
pistachiers, nombreuses serres remplies de tomates et en bordure de route encore bien fleuris les bougainvillées, le jasmin.
La température est de 44 °. En traversant un gros bourg les
gamins nous caillassent, ils réclament de l’argent, nous ne comprenons
pas leur comportement, ici tout le monde est si gentil mais est-ce
des mômes des camps de réfugiés palestiniens ? les adultes les chassent
sans ménagement, et comme pour s’excuser, ils nous offrent le café ou
jus de fruits.
Nous
avons grimpé et encore grimpé dans des pentes à 2O % pour arriver à
l’hôtel situé sur le site de Pella mais trop fatigués nous ne l’avons
pas visité. Dîner et dodo.
VENDREDI 15 PELLA / ALJUN
La journée commence mal, Tigrou est crevé à l’avant et un rayon de cassé ! Réparation, petit-déj et c’est repartit pour la marche à pied en poussant le tandem, au bout de 4 h de route et seulement 17 km,
nous
attendons le passage d’une camionnette pour nous grimper tout la haut,
elle ne tarde pas à apparaître…le tandem, les sacoches et nous… les
bédouins sont chargés. A un
carrefour, le conducteur nous demande si nous voulons aller chez lui
boire le café et oui pourquoi pas brave homme ! Après 5mn de route en
descente nous sommes conviés de rentrer chez lui ou toute la famille est
affalée sur des coussins, nous sommes servis comme des princes :
grenades, pommes, bananes, coca, thé, café etc ..nous passerons 3h assis
en tailleur, les crampes nous démangent les mollets, nous sommes
enfumés car les 6 hommes de la maison fument cigarette sur cigarette.


L’heure tourne, nous essayons de leur faire comprendre que
nous voulons partir, la camionnette est approchée, nous sommes priés de
monter et nous sommes débarqués 1O km plus loin à Ajlun, nous
empruntons la rue menant au château (édifié en 1184 pour contrer les
croisés), l’hôtel se trouve tout la haut. Journée de malchance pour
Tigrou qui termine en cassant un maillon de la chaîne, il reste 2km à pousser très fort (pente constante entre 18 et 2O%)bref ce jour 21 km 771m déniv. A savoir qu’il n’y a que 2 hôtels au même endroit dans cette ville.
SAMEDI 16 . Remise en état du maillon de la chaîne, petit-déj avec vue sur le château que nous ne visiterons pas car les 2 km qui nous séparent sont trop raides à monter. Tigrou risquerait de faire encore des siennes et ce jour, nous savons que le parcours ne sera pas encore de tout repos !
Direction Jerash à travers des forêts de pins. En début d’après-midi nous arrivons devant
le deuxième site touristique du pays après Petra, le soleil cuisant ne
nous donne pas envi d’aller visiter les ruines de l’antique Gerasa, nous
nous contenterons d’admirer l’Arc d’ Hadrien, glorieux monument avec une arcade centrale de 13 m de haut et de 4 colonnes corinthiennes.
Ce
jour, nous avons rencontré les deux premiers cyclos avec sacoches, de
jeunes Hollandais arrivés la veille à Amman, surpris par le pourcentage
des routes, pour leur étape suivante, ils sont partis en taxi.
DIMANCHE 17 .JERASH / AZ ZARQA 44 km déniv 671
m. Pour sortir de Jerash, il faut passer les collines de suite le petit
plateau est en place, il y restera jusqu’à l’arrivée. Pour une fois,
nous n’avons pas poussé Tigrou, mais une étape pareille nécessite
plusieurs arrêts 3h et demi de pédalage, et 2blles d’eau. Nous sommes dans une grande ville bruyante à 35 km de la capitale.
Pour la suite du programme…nous avons prévu de partir en direction des châteaux du désert qui furent élevés par les
infatigables bâtisseurs les califes omeyyades. La boucle aller et
retour représentent environ 2OO km .Durant 15 km, la route est bordée
par les camps militaires. Cette route 3O est très fréquentée, il y a
énormément de gros camions transportant toutes sortes de marchandises
entre autre du carburant venant
de l’Arabie Saoudite, et d’Iraq .Le petit vent d’Est apporte un peu de
fraîcheur, bien qu’étant dans le désert, pas de sable…à 800m d'alt, de
la caillasse volcanique, des collines qui ondulent, quelques touffes de
plantes vertes , la route n’est pas rectiligne, bref pas monotone, ce
jour nous avalons 98 km , moy 17 déniv 371 et nous voici à AZRAQ ou nous
resterons 2nuits.


AZRAQ et
son oasis… la seule de Jordanie. Elle se meurt à cause du pompage
excessif de ses eaux, pour alimenter Amman , Irbid, les oiseaux
migrateurs ne s’y arrêtent plus. Cette oasis disparaîtra dans quelques
années.
MARDI 19 . Tigrou partage notre chambre et nous nous apercevons que la roue avant est encore crevée … inspection complète du pneu pour trouver un p’tit bout de limaille. A 1Oh, nous partons à tandem pour aller visiter le château devenu surtout célèbre lorsque Laurence d’Arabie y prit ses quartiers d’hiver en 1917. La silhouette noire ( basalte)et édentée de ce fort apparaît à l’entrée du village, la visite ne prend qu’une demi-heure.
Ensuite ,nous sommes partis voir la réserve de Shaumari, parc
géré par la société protectrice de la nature jordanienne pour
réintroduire les animaux disparus du désert (Oryx, onagres, autruches a
cou bleu etc ..) A 12 km de là, une pancarte annonce que la réserve est
fermée !!!
Demi tour et arrêt pose kebab dans un troquet pour routiers et retour à l’hôtel pour profiter de la piscine. Nettoyage du tandem, lavage du linge et préparation des billets pour le blog .Tous les soirs , nous suivons les news sur TV5 Monde….Bon courage à tous .
A SUIVRE ….